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- Pourquoi fabriquer son propre terreau ?
- Les différentes méthodes pour fabriquer son terreau
- 1. Le compostage classique
- 2. Le lombricompostage
- 3. La technique du bokashi
- Comment créer un mélange terreux parfait
- Recette de base pour terreau universel
- Fabriquer sa vermiculite maison
- Enrichir son terreau naturellement
- Résoudre les problèmes courants
- Mauvaises odeurs
- Terreau trop compact
- Présence de graines indésirables
- Calendrier du jardinier économe
- Automne
- Hiver
- Printemps
- Été
- Témoignage : mon expérience sur 5 ans
- Passer à l’échelle supérieure
- Créer une banque de graines locales
- Partager avec votre communauté
- Lancer un compost collectif
Le jardinage coûte cher, surtout quand on doit acheter régulièrement des sacs de terreau pour ses plantes.
Pourtant, nos poubelles regorgent de matières qui pourraient nourrir nos sols.
Chaque Français jette environ 83 kg de déchets alimentaires par an.
Au lieu de les envoyer à la décharge, transformons-les en or noir pour notre jardin.
Je fais mon propre terreau depuis 5 ans et mes plantes n’ont jamais été aussi belles.
Voici comment vous pouvez faire pareil, sans dépenser un centime.
Pourquoi fabriquer son propre terreau ?
Le terreau du commerce pose plusieurs problèmes. D’abord son prix : comptez entre 5 et 15€ le sac de 40 litres selon la qualité. Pour un jardin moyen, la facture grimpe vite. Ensuite, sa composition est souvent douteuse : beaucoup contiennent de la tourbe, ressource non renouvelable extraite des tourbières, écosystèmes fragiles qui mettent des milliers d’années à se former.
Fabriquer son terreau présente de nombreux avantages :
- C’est gratuit – vous utilisez vos déchets
- C’est écologique – vous réduisez vos ordures et préservez les tourbières
- Vous obtenez un terreau personnalisé pour vos plantes
- Vous fermez la boucle du cycle naturel en redonnant à la terre ce qu’elle a produit
Les différentes méthodes pour fabriquer son terreau
Plusieurs techniques permettent de transformer vos déchets en terreau. Je vais vous présenter les trois plus accessibles et efficaces.
1. Le compostage classique
Base de toute fabrication de terreau maison, le compost transforme vos déchets organiques en humus riche. Pour démarrer, vous avez besoin :
- D’un composteur (achat unique ou fabrication maison avec des palettes)
- De déchets bruns (feuilles mortes, brindilles, carton)
- De déchets verts (épluchures, tontes de gazon, marc de café)
L’équilibre entre matières brunes (carbone) et vertes (azote) est crucial. Visez un ratio de 2/3 de matières brunes pour 1/3 de matières vertes. Alternez les couches et brassez régulièrement. En 6 à 12 mois, vous obtiendrez un compost mûr, base parfaite pour votre terreau.
| À mettre au compost | À éviter |
|---|---|
| Épluchures de fruits et légumes | Viande et poisson |
| Marc de café, sachets de thé | Produits laitiers |
| Coquilles d’œufs broyées | Agrumes et pain (en grande quantité) |
| Tontes de gazon (en couche fine) | Plantes malades |
| Feuilles mortes, brindilles | Excréments d’animaux domestiques |
| Carton non imprimé, essuie-tout | Papier glacé, imprimé couleur |
2. Le lombricompostage
Parfait pour les appartements, le lombricompostage utilise des vers pour décomposer rapidement vos déchets de cuisine. Ces petites bêtes transforment vos épluchures en un terreau d’exception appelé lombricompost.
J’ai démarré mon lombricomposteur il y a 3 ans dans mon studio de 30m². Les résultats m’ont bluffé : mes plantes d’intérieur ont littéralement explosé de croissance avec ce super-aliment.
Pour commencer :
- Procurez-vous un lombricomposteur (achat ou DIY avec des bacs empilés)
- Achetez des vers Eisenia (vers rouges composteurs) – c’est le seul investissement
- Nourrissez-les avec vos épluchures coupées en petits morceaux
- Récoltez le lombricompost et le thé de compost (liquide) après 2-3 mois
Le lombricompost est ultra-concentré en nutriments. Utilisez-le dilué (1/3 de lombricompost pour 2/3 de terre) pour ne pas « brûler » vos plantes.
3. La technique du bokashi
Méthode japonaise méconnue, le bokashi fermente vos déchets au lieu de les décomposer. L’avantage ? Vous pouvez y mettre viande, poisson et produits laitiers, contrairement au compost classique.
Le processus :
- Utilisez un seau bokashi hermétique avec robinet
- Ajoutez vos déchets en couches, saupoudrés de son de blé fermenté (activateur)
- Tassez pour chasser l’air et fermez hermétiquement
- Récoltez le jus de fermentation régulièrement (excellent engrais dilué)
- Après 2-3 semaines, enterrez la matière fermentée dans votre jardin ou ajoutez-la au compost
Le bokashi n’est pas directement du terreau, mais un pré-compost qui se transforme en terreau extrêmement riche une fois enfoui dans le sol pendant 2-4 semaines.
Comment créer un mélange terreux parfait
Le compost seul ne fait pas un terreau idéal. Pour obtenir un substrat parfait, combinez différents éléments :
Recette de base pour terreau universel
- 60% de compost mûr (apporte les nutriments)
- 20% de terre de jardin tamisée (structure et minéraux)
- 20% de matière drainante (sable grossier, vermiculite maison ou écorces broyées)
Pour les plantes d’intérieur, ajoutez plus de matière drainante (30%) et réduisez le compost (50%).
Fabriquer sa vermiculite maison
La vermiculite allège le terreau et retient l’eau. Au lieu de l’acheter, fabriquez-la avec des cartons d’œufs ou des rouleaux de papier toilette :
- Déchiquetez le carton en petits morceaux
- Faites-les tremper 24h dans l’eau
- Égouttez et ajoutez à votre mélange de terreau
Enrichir son terreau naturellement
Pour booster votre terreau, incorporez ces additifs gratuits :
- Coquilles d’œufs broyées : apportent du calcium
- Marc de café : riche en azote et répulsif contre certains nuisibles
- Cendres de bois (en petite quantité) : source de potasse
- Ortie fermentée : purin naturel riche en azote
- Feuilles de bananier séchées : excellente source de potassium
Résoudre les problèmes courants
La fabrication de terreau peut parfois poser quelques défis. Voici les solutions aux problèmes les plus fréquents :
Mauvaises odeurs
Si votre compost sent mauvais, c’est qu’il manque d’oxygène ou contient trop de matières azotées.
Solution : Ajoutez des matières brunes (carton, feuilles sèches) et brassez pour aérer.
Terreau trop compact
Un terreau qui retient trop l’eau peut asphyxier vos plantes.
Solution : Incorporez plus de matériaux drainants comme des copeaux de bois, du sable grossier ou des morceaux de polystyrène récupérés.
Présence de graines indésirables
Si votre compost n’a pas atteint une température suffisante, les graines de mauvaises herbes peuvent survivre.
Solution : Faites « cuire » votre compost au soleil sous une bâche noire pendant quelques semaines avant utilisation.
Calendrier du jardinier économe
Pour ne jamais manquer de terreau gratuit, suivez ce calendrier annuel :
Automne
- Ramassez et stockez les feuilles mortes (or brun du jardinier)
- Récupérez les déchets de taille pour faire du BRF (Bois Raméal Fragmenté)
- Commencez un nouveau tas de compost
Hiver
- Continuez d’alimenter votre compost avec les déchets de cuisine
- Préparez vos purins végétaux (consoude, ortie) pour le printemps
- Récupérez les cendres de votre cheminée (en petite quantité)
Printemps
- Tamisez le compost mûr de l’année précédente
- Préparez vos mélanges de terreau spécifiques
- Utilisez les premiers tontes de gazon comme activateur de compost
Été
- Récoltez le lombricompost et le thé de compost
- Utilisez les déchets verts du potager pour alimenter le compost
- Laissez sécher certaines herbes aromatiques pour enrichir vos futurs terreaux
Témoignage : mon expérience sur 5 ans
Quand j’ai commencé à fabriquer mon propre terreau, j’étais sceptique. Mes premières tentatives donnaient un résultat inégal. Mais après quelques ajustements, j’ai trouvé les bonnes formules.
L’an dernier, j’ai cultivé toutes mes tomates et courgettes dans mon terreau maison. La différence avec les plants de mes voisins était frappante : mes légumes étaient plus vigoureux, plus résistants aux maladies et nettement plus productifs.
Mon secret ? Un mélange de compost classique, de lombricompost et de terre de jardin, enrichi de coquilles d’œufs broyées et de marc de café. Mes économies annuelles dépassent 150€ en terreau, sans compter la réduction de mes déchets ménagers de presque 40%.
Passer à l’échelle supérieure
Une fois que vous maîtrisez la fabrication de votre terreau, vous pouvez aller plus loin :
Créer une banque de graines locales
Récoltez les graines de vos meilleurs légumes cultivés dans votre terreau maison. Elles seront parfaitement adaptées à votre sol et votre climat.
Partager avec votre communauté
Organisez des échanges de compost et de terreau avec vos voisins. Certains ont peut-être des ressources complémentaires (fumier de poule, tonte de gazon) qui vous manquent.
Lancer un compost collectif
Si vous vivez en immeuble, proposez d’installer un composteur collectif. De plus en plus de municipalités soutiennent ces initiatives avec des aides financières.
Arrêtez d’acheter du terreau industriel ! En transformant vos déchets en or noir pour votre jardin, vous économisez de l’argent tout en préservant l’environnement. Le terreau maison demande un peu de patience, mais le jeu en vaut largement la chandelle. Vos plantes vous remercieront par leur vigueur, et votre porte-monnaie aussi. Alors, prêt à transformer vos épluchures en trésor pour votre jardin ?