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- Le nettoyage et la taille stratégique des plants
- Technique de taille adaptée selon l’âge des plants
- L’enrichissement du sol pour nourrir les racines
- Amendements spécifiques selon le type de sol
- L’arrosage adapté aux besoins automnaux
- La multiplication par stolons pour renouveler la plantation
- Calendrier de multiplication selon les régions
- La protection hivernale pour préserver les plants
- Les traitements préventifs contre les maladies
- L’optimisation de l’exposition et de l’aération
- La planification de la rotation des cultures
Les fraisiers demandent une attention particulière en fin d’été pour garantir une production abondante l’année suivante.
Cette période cruciale, souvent négligée par les jardiniers amateurs, détermine pourtant la qualité et la quantité des fruits que vous récolterez au printemps prochain.
Les variétés remontantes continuent de produire jusqu’aux premières gelées, tandis que les variétés non-remontantes préparent déjà leurs boutons floraux pour la saison suivante.
La préparation automnale des fraisiers ne se résume pas à un simple nettoyage. Elle implique une série d’interventions ciblées qui stimulent le système racinaire, renforcent la résistance au froid et optimisent la formation des futures fleurs. Un fraisier bien préparé peut effectivement doubler sa production, passant de 200-300 grammes par plant à plus de 500 grammes selon les variétés.
Le nettoyage et la taille stratégique des plants
La première étape consiste à éliminer toutes les feuilles abîmées, jaunies ou présentant des taches. Ces feuilles constituent des foyers potentiels de maladies cryptogamiques comme l’oïdium ou la pourriture grise. Utilisez un sécateur désinfecté à l’alcool à 70° entre chaque plant pour éviter la propagation des pathogènes.
Pour les variétés remontantes, supprimez uniquement les feuilles malades en conservant le feuillage sain qui continue la photosynthèse. Les variétés non-remontantes peuvent être taillées plus sévèrement : retirez toutes les vieilles feuilles en ne gardant que le cœur et les jeunes pousses centrales.
Les stolons méritent une attention particulière. Si vous souhaitez multiplier vos plants, sélectionnez les plus vigoureux et laissez-les s’enraciner dans des godets remplis de terreau. Les autres doivent être supprimés car ils épuisent inutilement la plante mère.
Technique de taille adaptée selon l’âge des plants
- Plants de première année : taille légère, conservation maximum de feuillage
- Plants de deuxième année : élimination du tiers des feuilles les plus anciennes
- Plants de troisième année et plus : taille plus sévère, renouvellement du feuillage
L’enrichissement du sol pour nourrir les racines
Les fraisiers sont des plantes gourmandes qui puisent intensivement dans les réserves du sol. Un apport de compost bien décomposé de 3 à 5 cm d’épaisseur autour de chaque plant reconstitue la matière organique. Évitez le fumier frais qui brûlerait les racines superficielles.
L’ajout de corne broyée (50 grammes par m²) libère progressivement l’azote nécessaire au développement racinaire. Cette fertilisation organique à libération lente nourrit la plante tout au long de l’automne et de l’hiver.
Pour les sols lourds et argileux, incorporez du sable grossier et de la perlite pour améliorer le drainage. Les fraisiers détestent l’eau stagnante qui provoque la pourriture des racines et du collet.
Amendements spécifiques selon le type de sol
| Type de sol | Amendement recommandé | Quantité par m² |
|---|---|---|
| Sol acide (pH < 6) | Cendre de bois tamisée | 100-150 grammes |
| Sol calcaire (pH > 7) | Tourbe blonde | 2-3 litres |
| Sol sableux | Compost + argile bentonitique | 5 litres + 200 grammes |
L’arrosage adapté aux besoins automnaux
Contrairement aux idées reçues, les fraisiers ont besoin d’eau en automne pour développer leur système racinaire. Un arrosage hebdomadaire profond vaut mieux que des arrosages fréquents et superficiels qui maintiennent les racines en surface.
Installez un paillis de 5 à 8 cm d’épaisseur après l’arrosage pour conserver l’humidité. La paille de blé reste le paillis de référence : elle isole du froid, maintient l’humidité et se décompose lentement en enrichissant le sol.
Réduisez progressivement les arrosages dès les premières gelées matinales. Les fraisiers entrent alors en dormance et un excès d’eau favoriserait le développement de champignons pathogènes.
La multiplication par stolons pour renouveler la plantation
Septembre et octobre constituent la période idéale pour multiplier les fraisiers par marcottage des stolons. Cette technique permet de renouveler gratuitement votre plantation tout en conservant les caractéristiques de la variété mère.
Sélectionnez les stolons les plus proches du plant mère, généralement les plus vigoureux. Placez un godet rempli de terreau sous chaque plantule sans couper le stolon. Maintenez le contact avec des agrafes métalliques ou des pierres plates.
L’enracinement s’effectue en 3 à 4 semaines. Vous pouvez alors sevrer les jeunes plants en coupant le stolon et les repiquer à leur emplacement définitif avant les premières gelées.
Calendrier de multiplication selon les régions
- Régions du Nord : marcottage fin août, repiquage mi-septembre
- Régions tempérées : marcottage début septembre, repiquage début octobre
- Régions du Sud : marcottage mi-septembre, repiquage fin octobre
La protection hivernale pour préserver les plants
Dans les régions où les températures descendent sous -10°C, une protection hivernale s’impose pour préserver les couronnes des fraisiers. Le voile d’hivernage de 30 g/m² protège efficacement contre les gelées tout en laissant respirer les plants.
Pour les cultures en bacs ou jardinières, rapprochez les contenants d’un mur exposé sud et surélevez-les pour éviter le contact direct avec le sol gelé. Emmaillotez les pots dans du papier bulle ou de la toile de jute.
La buttée de terre autour des couronnes constitue une protection naturelle efficace. Remontez 3 à 4 cm de terre fine autour de chaque plant sans recouvrir le cœur qui doit rester apparent.
Les traitements préventifs contre les maladies
L’automne marque le moment opportun pour appliquer des traitements préventifs biologiques. Une pulvérisation de décoction de prêle renforce les défenses naturelles des plants contre les maladies cryptogamiques.
La bouillie bordelaise appliquée après la taille élimine les spores de champignons présents sur les feuilles et les tiges. Respectez un délai de 3 semaines avant la récolte pour les variétés remontantes.
Surveillez particulièrement l’apparition de pucerons qui migrent vers les fraisiers en automne. Un traitement au savon noir à 2% suffit généralement à les éliminer sans nuire aux auxiliaires.
L’optimisation de l’exposition et de l’aération
Profitez de cette période pour réorganiser votre fraisière si nécessaire. Les fraisiers produisent mieux avec 6 heures de soleil minimum par jour. Éliminez les obstacles qui créent de l’ombre : branches basses, végétation envahissante.
L’espacement entre les plants influence directement la production. Maintenez 30 à 40 cm entre chaque fraisier pour assurer une bonne circulation de l’air et limiter la propagation des maladies.
Dans les régions humides, surélevez légèrement les rangs en formant des buttes de 10 à 15 cm de hauteur. Cette technique améliore le drainage et réchauffe plus rapidement le sol au printemps.
La planification de la rotation des cultures
Les fraisiers s’épuisent après 3 à 4 ans de production sur le même emplacement. Préparez dès maintenant l’emplacement de votre future fraisière en enrichissant une nouvelle parcelle avec du compost et des amendements organiques.
Évitez de replanter des fraisiers après des solanacées (tomates, pommes de terre) qui partagent certains parasites. Privilégiez une rotation après des légumineuses qui ont enrichi le sol en azote.
La préparation du nouveau terrain s’étale sur plusieurs mois. Commencez par un labour profond en automne, puis incorporez les amendements organiques qui se décomposeront lentement pendant l’hiver.
Ces interventions automnales, bien que demandant un investissement en temps, se traduisent par une augmentation significative de la récolte. Un fraisier correctement préparé développe un système racinaire plus dense, forme davantage de boutons floraux et résiste mieux aux stress climatiques du printemps suivant. La différence se mesure dès les premières récoltes de mai avec des fruits plus nombreux, plus gros et plus savoureux.