Pelouse en hiver : faut-il sortir la tondeuse dès février ?

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Les jardiniers amateurs se posent souvent la question : faut-il sortir la tondeuse dès le mois de février ?

Avec des hivers de plus en plus doux, on peut être tenté de s’y mettre tôt.

Mais est-ce vraiment une bonne idée pour la santé de notre gazon ?

Entre risques et avantages, démêlons le vrai du faux sur cette pratique qui divise.

Les arguments en faveur d’une tonte précoce

Certains jardiniers défendent l’idée de tondre dès février, quand les conditions s’y prêtent. Voici leurs principaux arguments :

Stimuler la repousse printanière

Une tonte légère en fin d’hiver peut stimuler la croissance du gazon et favoriser un démarrage plus rapide au printemps. En coupant les pointes jaunies par le froid, on permet à la lumière d’atteindre la base des brins d’herbe.

Éliminer les mauvaises herbes précoces

Certaines adventices comme le pâturin annuel peuvent commencer à pousser dès février. Une tonte précoce permet de les éliminer avant qu’elles ne se développent trop.

Préparer le terrain pour les travaux de printemps

Tondre en février peut faciliter d’autres travaux d’entretien comme l’aération du sol ou le regarnissage de la pelouse, à réaliser au début du printemps.

Les risques d’une tonte trop précoce

Malgré ces arguments, de nombreux experts déconseillent de tondre en février. Voici pourquoi :

Fragiliser le gazon face au gel

Même si les journées se réchauffent, des gelées nocturnes restent possibles en février et mars. Or, une herbe fraîchement coupée est plus sensible au gel, qui peut endommager les tissus végétaux.

Compacter un sol encore humide

En février, le sol est souvent gorgé d’eau après les pluies hivernales. Passer la tondeuse sur un terrain détrempé risque de tasser la terre et d’asphyxier les racines du gazon.

Perturber la faune du jardin

De nombreux insectes auxiliaires comme les coccinelles ou les chrysopes passent l’hiver dans les herbes hautes. Une tonte précoce peut détruire ces abris naturels et perturber la biodiversité du jardin.

Quand commencer à tondre : les repères à suivre

Plutôt que de se fier au calendrier, mieux vaut observer certains signes pour savoir quand sortir la tondeuse :

La reprise de croissance active

Attendez que l’herbe ait recommencé à pousser activement, généralement quand les températures moyennes dépassent les 10°C pendant plusieurs jours.

L’assèchement du sol

Le terrain doit être suffisamment sec pour supporter le passage de la tondeuse sans se tasser. Évitez de tondre si la terre colle aux chaussures.

La fin des gelées nocturnes

Pour ne pas risquer d’endommager le gazon, attendez que le risque de gel soit passé, généralement vers mi-mars dans la plupart des régions.

Comment procéder pour la première tonte de l’année

Si vous décidez de tondre en fin d’hiver, voici quelques précautions à prendre :

Régler la hauteur de coupe

Pour la première tonte, réglez la lame plus haut que d’habitude. Une coupe à 5-6 cm de hauteur est idéale pour ne pas stresser le gazon.

Choisir le bon moment

Tondez de préférence en milieu de journée, quand l’herbe est bien sèche. Évitez les matins où la rosée est encore présente.

Procéder par étapes

Ne coupez pas plus d’un tiers de la hauteur de l’herbe en une seule fois. Si nécessaire, effectuez plusieurs passages espacés de quelques jours.

Alternatives à la tonte en février

Si vous hésitez encore à sortir la tondeuse, voici d’autres travaux utiles à réaliser en fin d’hiver :

Le ratissage

Un bon coup de râteau permet d’aérer le gazon et d’éliminer les feuilles mortes et débris accumulés pendant l’hiver.

La scarification légère

Une scarification superficielle peut être bénéfique pour éliminer la mousse et aérer le sol, à condition de ne pas trop agresser le gazon.

L’épandage d’engrais

Fin février-début mars est le bon moment pour apporter un engrais riche en azote pour stimuler la repousse printanière.

Adapter ses pratiques au changement climatique

Avec le réchauffement global, nos habitudes de jardinage évoluent. Voici quelques réflexions à mener :

Repenser le calendrier d’entretien

Les saisons se décalent progressivement. Il faut rester attentif aux conditions réelles plutôt que de suivre un calendrier fixe d’année en année.

Choisir des espèces adaptées

Certains mélanges de gazon résistent mieux à la sécheresse et nécessitent moins d’entretien. C’est à prendre en compte lors du semis ou du regarnissage.

Réduire les surfaces tondues

Laisser des zones d’herbes hautes favorise la biodiversité et demande moins d’entretien. C’est une tendance croissante dans les jardins écologiques.

L’impact environnemental de la tonte

Au-delà de la santé du gazon, il faut aussi considérer l’impact écologique de nos pratiques :

La pollution sonore et atmosphérique

Les tondeuses thermiques sont source de nuisances sonores et d’émissions de CO2. Les modèles électriques ou les tondeuses manuelles sont des alternatives plus écologiques.

La gestion des déchets de tonte

Les tontes de gazon peuvent être valorisées en paillage ou en compost plutôt que d’être jetées. C’est un excellent moyen de recycler cette matière organique.

L’impact sur la biodiversité

Une tonte trop fréquente ou trop rase nuit à de nombreuses espèces d’insectes et de plantes sauvages. Varier les hauteurs de coupe permet de préserver des habitats diversifiés.

Le point de vue des professionnels

Les avis des experts en entretien des espaces verts sont partagés sur la question de la tonte en février :

L’approche traditionnelle

Beaucoup de jardiniers professionnels restent attachés au calendrier traditionnel qui préconise de commencer les tontes en mars-avril.

L’adaptation aux nouvelles conditions climatiques

Certains spécialistes estiment qu’il faut s’adapter au réchauffement et commencer l’entretien plus tôt si les conditions le permettent.

La gestion différenciée

De plus en plus de professionnels adoptent une approche différenciée, en adaptant l’entretien à chaque zone du jardin selon ses spécificités et son usage.

En définitive, la décision de tondre ou non en février dépend de nombreux facteurs : le climat local, le type de gazon, l’état du sol, et vos objectifs pour votre jardin. L’essentiel est d’observer attentivement votre pelouse et d’agir en fonction de ses besoins réels plutôt que de suivre un calendrier rigide. Une approche réfléchie et respectueuse de l’environnement vous permettra d’avoir un beau gazon tout en préservant la biodiversité de votre jardin.

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Mes écrits explorent une variété de sujets. Ma curiosité insatiable m’incite à présenter des perspectives uniques et à captiver les lecteurs par mes récits. À travers mes mots, j’aspire à éclairer et à inspirer, partageant la diversité fascinante de notre planète.

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