Mars, la meilleure période pour diviser vos vivaces et leur offrir un nouveau souffle

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Le mois de mars marque le réveil du jardin.

Les premiers rayons de soleil réchauffent doucement la terre et les bourgeons commencent à pointer.

C’est précisément à cette période que je me lance dans une opération essentielle : la division des vivaces.

Avec le temps, certaines de mes plantes vivaces forment des touffes denses, s’épuisent au centre ou débordent de leur espace initial.

Le rajeunissement devient alors nécessaire pour leur redonner vigueur et floraison généreuse.

Voici comment je procède, étape par étape, pour diviser et replanter ces fidèles compagnes de jardin.

Pourquoi diviser les plantes vivaces en mars ?

La division des vivaces n’est pas un simple caprice de jardinier. Elle répond à plusieurs besoins essentiels pour la santé et la beauté du jardin.

Les signes qui ne trompent pas

Comment savoir si une plante vivace a besoin d’être divisée ? J’observe plusieurs indicateurs :

  • Des floraisons moins abondantes que les années précédentes
  • Un centre de touffe dégarni ou mort
  • Des plantes qui s’affaissent vers l’extérieur
  • Une croissance excessive qui envahit l’espace des plantes voisines
  • Des racines qui sortent de terre ou du pot

Si je constate l’un de ces signes, c’est le moment d’intervenir. La division offre un second souffle à mes plantes fatiguées tout en me permettant de multiplier gratuitement mon stock de vivaces.

Le timing parfait

Mars est idéal pour diviser la plupart des vivaces car :

  • Le sol se réchauffe progressivement
  • Les plantes sortent de dormance mais n’ont pas encore développé leur feuillage complet
  • L’humidité printanière favorise la reprise des nouvelles divisions
  • Les racines ont le temps de s’établir avant les chaleurs estivales

Je préfère intervenir par temps doux, sans gel ni canicule, idéalement sous un ciel couvert ou le soir pour limiter le stress des plantes.

Quelles vivaces diviser en mars ?

Toutes les vivaces ne se divisent pas à la même période. En mars, je me concentre sur certaines espèces particulières.

Les candidates idéales pour une division printanière

Type de vivacesExemplesFréquence de division
Vivaces à floraison estivale ou automnaleHeuchères, Hostas, Astilbes, HémérocallesTous les 3 à 5 ans
Graminées ornementalesMiscanthus, Pennisetum, CarexTous les 3 à 4 ans
Vivaces couvre-solGéraniums vivaces, Lamiers, Campanules nainesTous les 2 à 3 ans

En revanche, je reporte à l’automne la division des pivoines, des iris et de certaines vivaces à floraison printanière comme les primevères, qui préfèrent cette saison pour se remettre d’une division.

Le matériel nécessaire pour réussir l’opération

Avant de me lancer, je prépare mon équipement :

  • Une fourche-bêche pour déterrer les touffes sans abîmer les racines
  • Un couteau robuste ou un sécateur bien aiguisé
  • Deux fourches à bêcher dos à dos pour les grosses touffes récalcitrantes
  • Du compost bien décomposé ou du terreau pour enrichir le sol
  • Un arrosoir rempli d’eau
  • Des gants de jardinage solides
  • Des contenants pour les nouvelles divisions (pots, seaux…)

Je n’oublie pas de désinfecter mes outils de coupe avec de l’alcool à 90° pour éviter la propagation de maladies entre mes plantes.

La technique pas à pas pour diviser efficacement

Préparation et extraction de la touffe

Je commence toujours par bien arroser la plante la veille de l’opération si le sol est sec. Le jour J, voici comment je procède :

  1. Je taille le feuillage à environ 15 cm de hauteur pour faciliter la manipulation
  2. Je creuse tout autour de la touffe avec ma fourche-bêche, à environ 15-20 cm du pied
  3. Je soulève délicatement l’ensemble en faisant levier avec l’outil
  4. Je secoue doucement la motte pour faire tomber l’excès de terre et mieux voir la structure racinaire

Pour les touffes particulièrement denses comme certaines graminées, j’utilise parfois la technique des deux fourches dos à dos que j’écarte comme un levier pour séparer la touffe.

Division proprement dite

Une fois la touffe extraite, j’examine son état. Si le centre est mort ou épuisé, je l’élimine sans regret. Pour le reste, deux approches sont possibles selon le type de système racinaire :

Pour les plantes à racines fibreuses (Heuchères, Astilbes…)

  1. Je divise la touffe à la main en tirant doucement pour séparer les sections naturelles
  2. Si nécessaire, j’utilise un couteau bien aiguisé pour couper les racines récalcitrantes
  3. Je conserve les sections extérieures les plus vigoureuses, avec 3 à 5 pousses chacune

Pour les plantes à rhizomes ou à racines charnues (Hémérocalles, certaines graminées…)

  1. J’utilise un couteau solide ou une bêche bien affûtée pour sectionner la touffe
  2. Je coupe franchement en portions, en m’assurant que chaque division contient des pousses et des racines
  3. Je taille les racines abîmées ou trop longues

L’idéal est de créer des divisions de la taille d’une main ouverte environ. Des divisions trop petites risquent de peiner à s’établir, tandis que des divisions trop grosses ne résoudront pas le problème initial.

Préparation du terrain et replantation

Avant de replanter, je profite de l’occasion pour améliorer le sol :

  1. J’ameublis la terre à l’emplacement d’origine et j’incorpore du compost
  2. Je creuse un trou légèrement plus large que la division à replanter
  3. Je forme un petit monticule au centre du trou pour y étaler les racines
  4. Je positionne la division à la même profondeur qu’avant (attention à ne pas enterrer le collet)
  5. Je remplis de terre en tassant légèrement autour des racines
  6. J’arrose abondamment pour éliminer les poches d’air et favoriser le contact racines-sol

Si je dispose de plusieurs divisions, je les espace suffisamment pour leur donner de l’air et de la lumière. Pour les espèces vigoureuses, je compte au moins 40 à 50 cm entre chaque plant.

Les soins post-division pour assurer la reprise

La division est une épreuve pour la plante. Pour faciliter sa reprise, j’applique quelques soins attentifs :

  • J’arrose régulièrement pendant les 3-4 semaines suivant la division, sans détremper le sol
  • J’applique un paillis léger pour conserver l’humidité et limiter les adventices
  • Je supprime les fleurs qui apparaîtraient la première année pour favoriser l’enracinement
  • Je reste vigilant face aux limaces et escargots qui apprécient particulièrement les jeunes pousses tendres

Si le temps devient subitement sec ou venteux, je n’hésite pas à protéger mes nouvelles divisions avec un voile d’ombrage temporaire ou en plaçant un pot retourné sur elles pendant les heures les plus chaudes.

Que faire des divisions supplémentaires ?

La division des vivaces génère souvent plus de plants que nécessaire. Voici comment j’utilise ce surplus :

Création de nouvelles zones plantées

C’est l’occasion d’étendre mes massifs ou de créer de nouvelles zones fleuries dans mon jardin. J’en profite pour regrouper les plantes selon leurs besoins similaires en eau et en lumière.

Culture en pots

Certaines divisions trouvent leur place dans des contenants pour ma terrasse ou mon balcon. Les hostas, heuchères et carex s’adaptent particulièrement bien à la culture en pot.

Échanges et dons

Les divisions excédentaires font le bonheur de mes voisins et amis jardiniers. Les trocs de plantes sont une tradition que j’apprécie particulièrement pour découvrir de nouvelles espèces sans dépenser.

Mise en pépinière

Si je n’ai pas immédiatement besoin de toutes mes divisions, je crée un petit carré de pépinière dans un coin de jardin. J’y plante temporairement mes divisions en rangs serrés, ce qui me permet de les surveiller facilement et de les prélever au fur et à mesure de mes besoins.

Cas particuliers : les vivaces délicates ou récalcitrantes

Certaines vivaces demandent une attention particulière lors de leur division :

Les pivoines

Bien que je préfère les diviser en automne, si je dois absolument le faire en mars, je conserve des divisions plus grosses (avec 3-5 yeux minimum) et j’accepte qu’elles puissent ne pas fleurir pendant 1 à 2 ans.

Les graminées imposantes

Pour les grandes graminées comme les miscanthus établis depuis longtemps, j’utilise parfois une hache ou une bêche bien affûtée, voire une scie à métaux pour les touffes particulièrement coriaces. Je porte alors des gants épais pour me protéger des coupures.

Les vivaces à racines profondes

Pour les vivaces à racine pivotante comme certaines campanules ou les échinacea, je creuse profondément tout autour avant de tenter de les soulever, pour éviter de casser la racine principale.

La division des vivaces en mars est une opération gratifiante qui redonne vie au jardin. En quelques heures de travail, je régénère mes plantes fatiguées et j’en obtiens de nouvelles sans dépenser. Au fil des années, j’ai appris que cette technique simple est l’un des meilleurs moyens d’entretenir et d’enrichir mon jardin tout en préservant la vigueur et la longévité de mes vivaces préférées.

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