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- 1. Organiser un grand séminaire de « team building »
- 2. Multiplier les réunions pour « recréer du lien »
- 3. Lancer une grande campagne de communication interne
- 4. Distribuer des primes exceptionnelles
- 5. Réorganiser les équipes et les espaces de travail
- 6. Imposer de nouvelles méthodes de travail
- Alors, comment vraiment revitaliser un collectif en crise ?
- 1. Redonner du sens
- 2. Responsabiliser et faire confiance
- 3. Valoriser les petites victoires
- 4. Favoriser l’apprentissage
- 5. Cultiver la bienveillance
- 6. Impliquer dans la recherche de solutions
La crise frappe, le moral des troupes est en berne. Que faire pour remotiver les équipes et insuffler un nouvel élan ?
Face à l’urgence, certains managers cèdent à la tentation des solutions miracle.
Pourtant, derrière les bonnes intentions se cachent parfois des pièges qui risquent d’aggraver la situation.
Voici 6 fausses bonnes idées à éviter pour ne pas enfoncer davantage un collectif déjà fragilisé.
1. Organiser un grand séminaire de « team building »
Quoi de mieux qu’un séminaire pour resserrer les liens et rebooster la motivation ? Sur le papier, l’idée semble séduisante. En réalité, elle comporte plusieurs écueils :
- Le décalage avec la réalité du terrain : difficile de s’enthousiasmer pour des activités ludiques quand on croule sous les problèmes au quotidien.
- L’effet « bulle » éphémère : une fois de retour au bureau, les bonnes résolutions s’envolent vite.
- Le coût important pour un résultat incertain : dans un contexte de restrictions budgétaires, difficile à justifier.
- Le risque d’accentuer les tensions : forcer la convivialité peut avoir l’effet inverse si le climat est déjà tendu.
Plutôt que de miser sur un grand raout ponctuel, mieux vaut privilégier des actions régulières et ancrées dans le quotidien pour renforcer la cohésion d’équipe sur le long terme.
2. Multiplier les réunions pour « recréer du lien »
Face au sentiment d’isolement, la tentation est grande de multiplier les réunions pour « recréer du lien ». Mais attention à ne pas tomber dans l’excès inverse :
- Trop de réunions tue l’efficacité : elles empiètent sur le temps de travail effectif.
- Le phénomène de « réunionite » génère frustration et lassitude.
- Les réunions improductives accentuent le sentiment de perte de sens.
- Le tout-visio peut paradoxalement renforcer l’isolement.
Au lieu de multiplier les réunions, misez sur la qualité plutôt que la quantité. Privilégiez des formats courts et efficaces, avec un ordre du jour clair et des objectifs précis. N’hésitez pas à varier les modalités : en présentiel, en visio, debout, en marchant…
3. Lancer une grande campagne de communication interne
Pour remotiver les troupes, rien de tel qu’une belle campagne de communication interne ? Pas si sûr. Si elle n’est pas suivie d’effets concrets, elle risque de produire l’effet inverse :
- Le décalage entre le discours et la réalité du terrain crée de la défiance.
- Les slogans creux et les visuels léchés sonnent faux en période de crise.
- Le ton enjoué peut être perçu comme de la déconnexion de la part des dirigeants.
- L’effet « matraquage » génère lassitude et cynisme.
Plutôt qu’une campagne de com’, privilégiez une communication authentique et transparente. Reconnaissez les difficultés, partagez votre vision à long terme, mais aussi vos doutes. Misez sur des formats qui favorisent le dialogue et l’échange direct.
4. Distribuer des primes exceptionnelles
Face à la démotivation, l’idée de distribuer des primes exceptionnelles peut sembler alléchante. Pourtant, cette solution comporte plusieurs risques :
- L’effet motivationnel est souvent de courte durée.
- Les critères d’attribution peuvent être source de tensions et d’incompréhension.
- Le message envoyé est ambigu : on reconnaît les difficultés mais on ne les résout pas.
- Le coût peut être difficile à supporter pour l’entreprise en période de crise.
Au lieu de miser sur des primes ponctuelles, réfléchissez plutôt à une refonte globale de votre politique de rémunération. Intégrez des critères collectifs, valorisez l’engagement sur le long terme, et pensez aux avantages non-financiers (flexibilité, formation, etc.).
5. Réorganiser les équipes et les espaces de travail
Changer la disposition des bureaux ou revoir l’organigramme peut sembler une bonne façon de donner un coup de fouet. Mais attention aux effets pervers :
- Le changement pour le changement crée plus de perturbations que de bénéfices.
- Les réorganisations mal préparées génèrent stress et perte de repères.
- Les open spaces forcés peuvent nuire à la concentration et au bien-être.
- Les changements d’équipe brutaux fragilisent les liens existants.
Si une réorganisation s’impose, prenez le temps de la co-construire avec les équipes concernées. Expliquez les objectifs, écoutez les besoins, et prévoyez une période d’adaptation. Pensez aussi à la flexibilité : des espaces modulables selon les besoins du moment.
6. Imposer de nouvelles méthodes de travail
Face aux difficultés, la tentation est grande d’imposer de nouvelles méthodes de travail censées booster la productivité. Méfiance :
- Le changement brutal de méthodes peut déstabiliser les équipes.
- L’imposition top-down génère souvent de la résistance.
- Les méthodes « à la mode » ne sont pas forcément adaptées à tous les contextes.
- Le temps d’adaptation peut initialement faire baisser la productivité.
Plutôt que d’imposer, accompagnez le changement. Formez, expérimentez, ajustez. Laissez les équipes s’approprier les nouvelles méthodes à leur rythme. Et surtout, restez à l’écoute du terrain pour identifier ce qui fonctionne vraiment.
Alors, comment vraiment revitaliser un collectif en crise ?
Après avoir passé en revue ces fausses bonnes idées, vous vous demandez peut-être : mais alors, que faire ? Voici quelques pistes plus prometteuses :
1. Redonner du sens
La crise fait souvent perdre de vue le sens du travail. Prenez le temps de redéfinir collectivement votre raison d’être, vos valeurs, votre vision à long terme. Impliquez les équipes dans cette réflexion pour qu’elles se l’approprient.
2. Responsabiliser et faire confiance
Plutôt que de resserrer le contrôle, donnez plus d’autonomie aux équipes. Fixez des objectifs clairs, mais laissez-leur la liberté de trouver les moyens d’y arriver. La confiance accordée est un puissant levier de motivation.
3. Valoriser les petites victoires
En période de crise, on a tendance à se focaliser sur les problèmes. N’oubliez pas de célébrer les réussites, même modestes. Elles sont autant de preuves que le collectif reste capable d’avancer malgré les difficultés.
4. Favoriser l’apprentissage
La crise est aussi une opportunité d’apprendre et de progresser. Encouragez la formation continue, le partage de connaissances entre pairs, l’expérimentation de nouvelles approches. L’acquisition de nouvelles compétences redonne confiance et ouvre des perspectives.
5. Cultiver la bienveillance
Dans un contexte tendu, il est crucial de prendre soin les uns des autres. Encouragez l’entraide, la reconnaissance mutuelle, l’écoute active. Formez vos managers à la détection des signaux faibles et à la gestion du stress.
6. Impliquer dans la recherche de solutions
Face aux défis, mobilisez l’intelligence collective. Associez les équipes à la résolution des problèmes qui les concernent directement. Elles ont souvent des idées pertinentes et s’engageront plus facilement dans la mise en œuvre de solutions qu’elles auront contribué à élaborer.
En définitive, revitaliser un collectif en crise demande du temps, de la patience et de l’authenticité. Il n’y a pas de solution miracle, mais une multitude de petites actions cohérentes qui, mises bout à bout, permettront de retrouver un élan positif. L’essentiel est de rester à l’écoute, de faire preuve de flexibilité, et de garder le cap sur le long terme.
N’oubliez pas que la crise, aussi difficile soit-elle, peut aussi être une opportunité de se réinventer et d’en sortir plus fort collectivement. À condition de ne pas céder aux sirènes des fausses bonnes idées et de miser sur ce qui fait vraiment la force d’un collectif : la confiance, le sens partagé et l’engagement de chacun.